FAQ

Quelle valeur donner à l'enseignement d'un prédicateur indigne ?

 

Question d'un Internaute : 

"Peut-on donner des enseignements et vivre dans le péché ? Ces enseignements peuvent-ils être bénis et porter du fruit ? Quelle est la responsabilité de ceux qui écoutent et participent à ces enseignements tout en connaissant la vérité sur le péché, tout en reconnaissant la véracité, l'authenticité et la richesse de l'enseignement en question ?"

Voici ce que dit l'apôtre Paul concernant l'efficacité de l'Évangile, même prêché avec des motifs impurs :

"Quelques-uns, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute ; mais d'autres le prêchent avec des dispositions bienveillantes. Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l'Évangile, tandis que ceux-là, animés d'un esprit de dispute, annoncent Christ par des motifs qui ne sont pas purs et avec la pensée de me susciter quelque tribulation dans mes liens. Qu'importe ? De toute manière, que ce soit pour l'apparence, que ce soit sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé : je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore."  [ Phil 1.15-18 ]

Les fruits d'un enseignement correct, solidement fondé sur la parole de Dieu, ne dépendent pas de la sainteté de celui qui les apporte, mais de la puissance intrinsèque de l'Écriture. Le fait que le messager vive dans le péché ne remet pas en cause l'authenticité du message, et n'engage en rien la responsabilité des auditeurs, qui sont uniquement redevables au message et non au messager.

Nous avons connu tout particulièrement un serviteur de Dieu qui avait des résultats remarquables tant au niveau des conversions authentiques que des guérisons miraculeuses, et dont la vie s'est révélée être particulièrement dépravée.

Cela montre à l'évidence que le succès dans le ministère n'accrédite en aucune manière la qualité du ministre. Cela peut paraître étrange, mais Dieu cautionnera toujours sa parole, même s'il ne peut pas cautionner le messager.

Doit-on être parfait ?

 

Question d'un Internaute :

 "Jésus dit : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait ». Une telle exigence semble complètement hors de portée des humains que nous sommes. Comment comprendre ce texte ?"

Dans le sermon sur la montagne, cinq fois Jésus prend le contre-pied des ordonnances religieuses de son temps, non pour les contredire, mais pour les élever vers une nouvelle dimension. Effectivement à cinq reprises, Jésus introduit son enseignement par ces mots : "… Il a été dit… Mais moi je vous dis…". Et à chaque fois, il transcende l'observance strictement mécanique d'un commandement en une affaire de cœur.

Le texte qui nous occupe est en quelque sorte la conclusion d'une grande leçon sur l'amour du prochain :

"Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. […] Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait."  [ Matt 5.43-48 ]

Alfred Plummer, un commentateur du 19ème siècle, écrit :

« Le contexte semble montrer qu'il s'agit tout particulièrement de la perfection dans l'amour. Rendre le mal pour le bien est diabolique ; rendre le bien pour le bien est humain ; rendre le bien pour le mal est divin. Aimer comme Dieu aime constitue une perfection morale, et c'est cette perfection que Jésus nous demande d'avoir pour but. Avec quelle sérénité il nous donne ce commandement impressionnant ! mais il sait qu'il peut nous aider à l'accomplir. »

Le Nouveau Testament Annoté nous donne ce commentaire :

« Grec : Vous serez parfaits . Futur mis pour l'impératif ; ou bien : Vous le serez, je l'attends de vous et, par la voie que je vous ouvre, vous y parviendrez. Parfaits pourrait se rapporter à tout ce qui précède dans ce chapitre, et indiquerait une perfection morale ressemblant à tous égards à celle de Dieu, autant que la créature peut égaler Celui qui est infini. Mais il est plus probable que Jésus applique cette grande parole à ce qu'il vient de dire de l' amour depuis le verset 44. (Voir verset 45 ) C'est ce que confirme le passage parallèle dans  [ Luc 6.36 ] , qui porte : "soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux." Ce sens se comprend mieux aussi ; car il est certain que l'amour, surtout l'amour divin répandu dans le cœur, ne connaît et ne veut pas de bornes, il tend à une perfection toujours plus idéale et toujours plus complète. Le but ainsi placé par le Sauveur devant les yeux de ses disciples est encore assez sublime pour effrayer leur faiblesse.

Il leur est bon de se rappeler la prière d'Augustin : "Donne ce que tu ordonnes, Seigneur, et ordonne ce que tu veux !" »